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Message  Invité Dim 28 Nov 2010 - 17:06

Je le poste dans son integralité, je l'ai trouvé interessant à plus d'un titre..
( et aussi, parceque j'ai pratiqué la speleo, certaines phrases ont de le resonance pour moi..)

L’entracte, 3 octobre 2003
Sourciers, spéléos : que font-ils dans les eaux souterraines ?
Dans le cadre particulier du bar "l’Entracte", avec en bruit de fond des jeunes jouant au billard, Jean-Yves DURAND fait son entrée, intimidé car c’est son premier café géo, car il n’est pas géographe mais ethnologue, car, contrairement à d’autres cafés géo de Saint-Dié qu’il a suivi, il n’a rien à faire déguster à son public et en plus il va parler de l’eau qu’on ne voit pas : l’eau souterraine. Son allocution, suivie par un public passionné qui s’avérera receler de sourciers locaux, s’ouvrit sur un long débat qui fit durer ce café géo plus de deux heures.


L’eau souterraine on en parle beaucoup, car elle représente dans de nombreux pays arides la seule ressource en eau pérenne. Depuis l’Antiquité des textes existent sur les techniques à suivre pour chercher de l’eau souterraine. Vitruve indique notamment de rechercher les concentrations, en surface, de mouches ou moucherons. Ces techniques seront préconisées jusque dans les Encyclopédies du XIXème siècle. Les "chercheurs d’eau souterraine" pourraient se classer en trois catégories. Tout d’abord les sourciers, qui depuis la fin du Moyen Age utilisent une baguette fourchue pour leurs recherches, veulent se rattacher à une tradition qu’ils font remonter à des gravures rupestres préhistoriques du Tassili qui sont censées représenter le sourcier en action. Mais ils n’apparaissent dans les textes occidentaux qu’au XVème siècle. Cette activité n’a pas été condamnée par l’Inquisition : peu de cas de sourciers sont mentionnés comme sorciers. On les trouve dans les procès-verbaux de l’Inquisition d’Angleterre, mais ces cas sont discutables. La deuxième catégorie regroupe les hydrogéologues (www.hydrogeologie.com) qui cherchent par des techniques scientifiques de l’eau souterraine. Enfin il y a les radiesthésistes (www.radiesthesir.org ou www.maisondelaradiesthesie.fr) qui reprennent les idées des sourciers en essayant de les prouver scientifiquement. L’archétype du radiesthésiste est le professeur Tournesol dans la bande dessinée Tintin, dans laquelle, le capitaine Hadock joue par ailleurs le rôle du sceptique. La grande différence entre le sourcier et le radiesthésiste repose sur le fait que le sourcier cherche l’eau sur le terrain alors que le radiesthésiste détecte à distance par le pendule. Les spéléologues, eux, depuis leur père fondateur Martel en France, ne sont pas à la recherche d’eaux, mais ils explorent le monde souterrain dans un but sportif, sans compétition, et permettent aux autres catégories de vérifier leurs hypothèses. Ainsi, les spéléologues ont un but de découverte et de description de l’hydrologie souterraine, de la flore ou de la faune souterraines,..., et sont souvent utilisés comme cobaye de la science, comme Michel Siffre qui fit sur lui-même l’étude de la réaction du corps à l’isolement sous terre en restant 62 jours sous terre entre juillet et septembre 1962, dans le gouffre de Scarasson entre Tende et Limone en Italie, puis 205 jours dans Midnight Cave au Taxas au printemps -été 1972.

La sourcellerie est apparue en Bavière au XVème siècle et relevait de minéralogistes à la recherche de ... métaux ! Partie de Bavière, cette technique eut rapidement des ramifications en Europe. D’abord à la cour d’Angleterre qui fit appel aux sourciers bavarois, puis à la cour de Catherine de Russie et enfin dans le monde grâce à la colonisation européenne et aux missionnaires du XIXème siècle. A la fin du XVIIème siècle, en 1662, apparaît le pendule qui est associé d’abord à la recherche de l’or puis à partir du siècle suivant aux recherches nombreuses à cette époque dans le domaine de l’électricité. Le pendule est alors utilisé comme un objet scientifique et passe dans le domaine de l’ésotérisme grâce à des personnalités comme Goethe et ses Affinités électriques. A la fin du XIXème siècle, la découverte de la radiation est l’occasion pour certains de tenter de prouver que la sourcellerie est scientifique. Un physicien français de renom, le professeur Yves Rocard (www.evasion.ch/radiesthesie/magnetisme.html) , a même consacré les 25 dernières années de sa vie à l’étude de la sourcellerie et à démontrer que celle-ci est liée à des réactions du corps aux microvariations du champ magnétique terrestre. Il cherchait donc à mettre en évidence l’origine géomagnétique de la sensibilité des sourciers.

Les techniques de la sourcellerie sont liées à différents objets : la baguette de noisetier fourchue ou coudrier, le pendule ou la baguette en métal (cuivre) pliée à angle droit. L’utilisation du noisetier en France est liée au fait que c’est un arbre particulier qui fleurit en hiver, aussi il a une valeur symbolique forte. Mais dans d’autres régions du monde les sourciers utilisent d’autres bois : tout dépend des disponibilités locales. La baguette en métal coudée est apparue en Angleterre dans les années 1920 et devint célèbre pendant la guerre du Viêt-Nam car un G.I. s’en servait pour trouver les galeries creusées par le Viêt-Cong. Les sourciers véhiculent également l’idée qu’il faut un fluide, du magnétisme qu’on a ou qu’on n’a pas : tout le monde ne pourrait donc pas être sourcier. Certains sont capables de déterminer l’emplacement d’une canalisation sous une route au centimètre près, mais en même temps il y a souvent des canalisations sous les routes. Pour connaître la profondeur de l’eau, les sourciers ont un système de comptage en fonction du nombre d’oscillations du pendule, d’autres laissent tomber des cailloux, d’autres tapent le sol. A ce comptage correspond une échelle de valeur définit selon une convention. Mais les valeurs de correspondance changent selon les pays et selon les unités (en mètres, en pieds, ...) et souvent même selon les sourciers.

Beaucoup de monde s’intéresse à la sourcellerie et à la radiesthésie comme le montre le nombre de parutions sur le thème, le nombre de stages, d’associations de sourciers, qui s’appuient tous sur la géobiologie. Il y a même à Paris une maison de la radiesthésie. Les hydrogéologues s’y intéressent aussi car ils rencontrent ces personnages sur le terrain, même s’ils ne le disent pas. Il y a quelques associations d’hydrogéologues qui trouvent ouvertement intéressants les sourciers et leurs pratiques. Même les grands spéléologues Edouard-Alfred Martel (1859-1938) et Norbert Casteret (1897-1987) s’y intéressèrent. En 1913, Martel fut chargé par l’Académie des Sciences de monter un congrès sur la radiesthésie. Sceptique dès le début, il fut convaincu à la fin du congrès. Casteret, dubitatif, préféra ne pas prendre position sur le sujet.

Il faut replacer ces différentes activités dans leur contexte : le monde souterrain a toujours excité les imaginations. Il est lié depuis l’Antiquité à une série de mythes sur les enfers mais aussi la pureté et la purification. Il est un symbole ambivalent dans ces mythes. Des êtres enchantés y vivraient, des animaux fabuleux qui commettraient qui exactions quand ils sortent. Mais c’est aussi le monde de l’enracinement, des "archives du monde" selon Buffon.

Dans notre civilisation, le sous-sol est porteur de pureté, la pollution venant forcément d’ailleurs. Par exemple, sur les étiquettes d’eaux de source, on peut relever trois grands registres de symbolique : les fontaines, les couches géologiques et les montagnes, qui sont la symbolique la plus fréquente. Car une idée de pureté est associée à la montagne depuis Rousseau (La Nouvelle Eloïse) et les pré-Romantiques. Les Alpes sont ainsi le "château d’eau de l’Europe" selon Michelet. Les sourciers puisent, brassent ces images pour réenchanter le monde des spéléos qui restent au niveau de la description froide et scientifique.

Depuis Martel, les grottes et les zones hydrogéologiques sont protégées en France, ce qui accroît encore l’idée d’un univers plutôt préservé alors qu’il est pollué par la surface. Les pratiques agricoles de surface polluantes ne datent pas d’hier : jeter les bêtes malades dans les gouffres est une pratique ancienne, vectrice de maladies et de contamination des eaux par les charniers ainsi créés au fond. L’un des aspects utiles de la spéléologie fut de démontrer ce lien de cause à effet entre un charnier et les maladies, ce qui permit la protection juridique.

Au niveau scientifique, si l’on réalise une série statistique suffisamment longue, on se rend compte, comme l’a démontré une récente étude du B.R.G.M. (Bureau de Recherches Géologiques et Minières, www.brgm.fr ), que les résultats des sourciers sont aléatoires. L’engouement pour les sourciers viendrait plutôt de la croyance d’avoir de l’eau plus pure en forant un puit dans son jardin, alors que les teneurs en nitrates y sont bien supérieures aux seuils légaux. De plus, le sourcier est moins cher qu’une étude d’hydrogéologues pour trouver de l’eau. Et encore, il faudrait tenir compte du nombre de puits que peut faire creuser un sourcier avant de tomber sur une veine d’eau dans certaines régions sèches. Enfin, la sourcellerie est une façon de rassurer la population dans une période d’incertitude ou de manque. Ainsi, pendant les sécheresses dans la Drôme le nombre de sourciers augmente fortement. En effet, les sourciers sont affirmatifs dans leurs allégations sur l’emplacement de l’eau et si il n’y a pas d’eau, ils trouvent toujours une explication comme "il y a de la marne qui dévie les ondes", alors que les hydrogéologues donnent des pourcentages de possibilités de trouver de l’eau et tentent de quantifier l’eau que l’on pourrait trouver en creusant.

A l’heure actuelle on assiste à une extension des pratiques des sourciers vers la divination : ils trouvent désormais des personnes ou des objets disparus. Est-ce là encore une preuve d’un désenchantement du monde et de la nécessité de se raccrocher à des pratiques ésotériques ? Ou serait-ce plutôt l’un des multiples nouveaux visages que prend la sacralisation de l’eau ?

Compte rendu : Alexandra Monot





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Message  Invité Dim 28 Nov 2010 - 19:15

sourciers vers la divination

Ben oui c'est pas nouveau, ya que les scientifiques pour chercher autre chose.
La recherche à distance c'est bien de la divination pure et dure.

C'est promis pour la prochaine rencontre de sourciers, recherches en "triple aveugle" par groupe de deux, sur trois terrains différents et avant l'apéro.

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Message  Invité Dim 28 Nov 2010 - 19:17

C'est promis pour la prochaine rencontre de sourciers, recherches en "triple aveugle" par groupe de deux, sur trois terrains différents et avant l'apéro.

C'est noté et imprimé.... dans le marbre !! Dessin ( hic! ...pardon..) clown

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Message  Invité Dim 28 Nov 2010 - 19:29

Patience Hélène, pour moi cela sera pour 2041 et tu sais pourquoi !

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Message  Invité Dim 28 Nov 2010 - 19:53

pour moi cela sera pour 2041

Si je suis encore là, pourquoi pas? ça risque d'être interessant ... OldTimer



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